Utilisé pour la première fois par Paul Morley (NME) en 1981, le terme « new pop » distingue les groupes post-punk considérés comme le renouveau de la pop #.

Au début des années 80, de nombreux musiciens postpunks virent dans la pop la meilleure façon d'avancer, cherchant à tirer le meilleur de ce qui paraissait inévitable (synthés & boites-à-rythme, video clips, retour du glamour) et acceptant les conditions d'admission dans le monde de la pop. Ils proposèrent alors une musique à succès radicalement à jour, accessible et ambitieuse, en combinant l'éclat pop et la perplexité postpunk. Cette transition est analogue au passage d'un esprit « rock » à un esprit « pop » #. L'abandon d'une posture explicitement menaçante ou expérimentaliste fut compris à tord comme une tentative d'agir comme si le punk n'avait jamais existé #.

La new pop fut soucieuse d'explorer les dernières technologies et de s'inspirer de la dance music noire moderne, puisant abondamment les innovations de celle-ci en termes de rythme, production et arrangements #. La redécouverte d'idiomes pop plus vieux, associés à une pollinisation croisée stylistique, apporta quelque chose de frais, risqué et aventureux #.

De nombreux groupes semblaient partager la croyance commune en la possibilité ainsi qu'en la nécessité de s'attaquer au mainstream pour le battre à son propre jeu, comme si la véritable résistance culturelle passait par l'infiltration et l'ambiguïté plutôt que par l'agression directe et l'opposition systématique. Cette rupture, à la fois avec l'arrogance rebelle du rock et la déconstruction studieuse du postpunk, témoigna de la prise de conscience pragmatique de la nature, non pas spontanée, mais bien fabriquée de la musique populaire. Cette hétérodoxie rock se présentant comme une suite directe conceptuelle à l'escroquerie punk revendiquée par McLaren ##.

Mais la frivolité, la légèreté, les excès de style et de sophistication rendirent les intentions critiques difficilement intelligibles pour le public. Suffoquant alors dans propre artifice, la new pop se fit finalement supplanter par des opportunistes que les idées ou idéaux intéressaient beaucoup moins, et quasiment dénués de toute attache punk. S'appropriant des éléments superficiels ces clones carriéristes prirent peu à peu le pouvoir. La vague sombra alors dans une décadence engendrant une nouvelle aristocratie pop #.

Quelques scènes ou styles associés : synth pop, new pop, new romantic, new psychedelic, new funk, mutant disco, ska revival, soul revival, young scotland, big music ...